Avord, BA 702

Stage BBT 60C
(Le dernier stage de Bombardier sur NORDEN)
7 novembre 1960 au 29 mars 1961

          

Le stage Bombardier consiste à nous apprendre à utiliser le viseur de bombardement NORDEN,
célèbre viseur américain stabilisé par gyroscope. Il faut aussi savoir préparer un run de
bombardement, choisir l’axe en fonction du type d’objectif, préparer l’approche depuis le point
origine jusqu’au point initial puis le run final avec la série de cartes fixées les unes aux autres par
des épingles et le strip de photos également épinglées. Savoir identifier l’objectif, faire la
synchronisation pour que le réticule reste en permanence sur le point choisi après avoir fait et
affiché les calculs de bombardement. Puis quand le tir est effectué annoncer au pilote :
«Bombes larguées, gyro cagé, PDI coupé, moteur arrêté, stable au cap pour photos ».
Litanie que tous les anciens pilotes de bombardement connaissent !

BETH expliquant la synchro

NORDEN dans le nez d’un VAUTOUR.

Avant éjection, débloquer le socle et le faire pivoter vers l’avant pour conserver son pied gauche…

Promotion initiale
Gastes, Richaud, Porte, Guyot du Doignon, Larère
Puisné, Lt Dupont++, Lt Poutrel, Liger.

Daniel Porte, venu avec Liger, Guyot et moi de Bône, quitte le stage pour raison de santé (crise de
paludisme) et Gastes, venu du Transport, y retourne rapidement. Le Lieutenant Lozach arrive peu
après.
Un jour, je suis dans le nez du Dassault allant vers le champ de tir, notant les températures pour
terminer les calculs de bombardement. Le moniteur bombardier Lallemant, me crie dans les
écouteurs « Salvo, salvo ! – Diable que se passe-t-il ? – Regarde à gauche ». Je m’avance dans le
nez de l’avion et vois l’hélice du moteur gauche en drapeau.
L’avion avec un pilote, trois bombardiers et 8 bombes de 50 kg ne peut tenir sur un seul moteur,
nous sommes au-dessus du champ de tir à l’est de Bourges, zone en principe réservée pour nous à
cette heure, je fais salvo et largue les huit bombes en inerte. Un vol à refaire ! Je ferai encore deux
autres salvos pour une panne et à cause de la MTO.
Outre les vols, nous nous entrainions au simulateur. Un Norden était installé sur une plateforme à
quelques mètres du sol. Un film était projeté sur long écran blanc au sol, (la première fois que je
suis arrivé à côté de l’écran, le film s’est mis en marche et j’ai perdu l’équilibre un bref instant en
voyant le sol défiler sous moi) ce qui permettait de faire des visées et des synchronisations sur des
points caractéristiques, très souvent des châteaux d’eau. À l’inverse, la girafe était aussi un
échafaudage mais qui roulait.

Simulateur (US)

Au cours de ce stage je suis invité par Louis Saucet à son mariage à Dinan. Le repas de noces se fit
dans un restaurant de Combourg près de l’étang où se promenait Châteaubriant.

Moniteurs et élèves le jour du macaronage

Mény, Radisson, Lallemant, Degastine, Poutrel, Legrand, Richaud,

Lozach, Guyot du Doignon, Puisné, Liger, Larere, Vivent, Dupont

Les derniers Navigateurs-bombardiers font la bombe après le macaronage le 29 mars 1961.
(Poutrel, Lozach, Guyot, Larère, Puisné se sont retrouvés en 2004, lors du 40ème anniversaire des FAS,
Je n’avais pas revu Guyot et Larère depuis 1964.)

Dernier stage, dernier macaron de Navigateur Bombardier délivré en France

Cognac BA 709

STB 12 au CIB 328

(Centre d’instruction du Bombardement)

6 avril au 24 mai 1961

Après le stage BBT60C à Avord sur Dassault, il y a le stage de transformation B26 à Cognac.
L’avion, on le connaissait presque tous. Je pense que ce stage était surtout utile aux navigateurs
venant du Transport ou de la Chasse de nuit.
Les officiers décident que l’on se présentera tous ensembles à Cognac. Nous attendons Poutrel à
l’entrée de la base et de ce fait nous arrivons vingt minutes en retard le lundi matin. Une semaine
aux arrêts (punition école, dit Poutrel, ça ne compte pas). En fait à Salon je découvre que ces jours
d’arrêt sont bien enregistrés sur mes pièces.